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Voiture électrique : quelle place dans la flotte de l'entreprise ?

mis à jour le 24 avril 2025

Caroline Vivant Kaba Impact

Caroline Vivant

À l’heure où toutes les entreprises sont appelées à réduire leur bilan carbone, intégrer des véhicules électriques dans sa flotte est un levier majeur pour diminuer l'empreinte des transports et adopter des mobilités durables. Quels sont les avantages, les freins et les leviers pour réussir cette transition ? Décryptage.​

flotte automobile entreprise

©mohit-suthar Unsplash

Avec 2 tonnes de gaz à effet de serre par an, la voiture représente 1/5e de l’empreinte carbone annuelle des Français.es1. Pas étonnant qu’on parle autant de la voiture électrique pour décarboner notre société. Le marché de la voiture électrique est d'ailleurs en croissance (20% des immatriculations en 20241). Les entreprises, elles aussi, doivent prendre le tournant et adopter cette alternative moins émettrice en gaz à effet de serre. Mais comment l’intégrer efficacement dans une flotte d’entreprise ? Quels sont les bénéfices réels et les obstacles à surmonter ? Le point sur les enjeux et les solutions pour une transition réussie.​

 

La voiture électrique, solution efficace pour réduire ses GES ?

Même si la voiture électrique n'est pas la solution parfaite, elle est considérée comme l'alternative la plus efficace aujourd'hui pour réduire les émissions liées aux déplacements. Certes il existe des problématiques quant aux batteries : 

  1. l'explosion de la demande pourrait créer des tensions sur certains métaux dits rares, 
  2. nous allons devoir trouver le moyen de les recycler beaucoup plus. Aujourd'hui, 50% des batteries Li-ion sont recyclables mais bien peu sont recyclées. La filière recyclage doit progresser, et vite : l’Union européenne a fixé des objectifs ambitieux pour la collecte et la revalorisation des batteries en fin de vie.

Côté empreinte carbone, en revanche, le bilan est clair : adopter des véhicules électriques permet de diminuer significativement les émissions de CO₂. Selon l’ADEME, un véhicule électrique émet en moyenne trois fois moins de CO₂ sur l’ensemble de son cycle de vie qu’un véhicule thermique. Un écart lié en partie au fait que l'électricité en France est peu carbonée.

Résultat : lorsqu'une entreprise réalise son bilan carbone, le passage de la flotte du thermique à l'électrique va vite s'imposer comme un levier-clé de la réduction des GES. Des entreprises comme La Poste ont déjà amorcé cette transition, avec 69 % de leur flotte composée de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Orange atteint 41 %.
Enfin, les politiques environnementales, comme les Zones à Faibles Émissions (ZFE), limitent l’usage des véhicules polluants. Une décision qui encourage aussi les entreprises à moderniser leur flotte.

Les freins à l’adoption : coûts, autonomie et infrastructure

Si, sur le papier, beaucoup d'entreprises identifient le passage à une flotte électrique comme un levier pour suivre leur trajectoire de décarbonation, la réalité est plus complexe. Voici les freins le plus souvent soulevés par les entreprises que nous accompagnons :

1. Le coût d’acquisition

Le prix d’achat des véhicules électriques reste un frein majeur. Bien que les coûts d’exploitation soient inférieurs (entretien, carburant), l’investissement initial peut dissuader certaines entreprises.​

charge véhicule électrique

©Chuttersnap Unsplash

2. L'autonomie et les contraintes de recharge

L’autonomie limitée des véhicules électriques et le manque d’infrastructures de recharge sont également des obstacles. Un sondage Statista de 2022 révèle que le principal frein à l’adoption pour les Français est la crainte d’une autonomie insuffisante. On retrouve ce blocage en entreprise, notamment quand il s'agit des véhicules professionnels de commerciaux qui cumulent les kilomètres. Difficile d'envisager des pauses régulières sur des aires d'autoroute dans des plannings déjà contraints… De plus, même si l'entreprise s'équipe, l’absence de bornes de recharge à domicile peut compliquer l’usage pour les salariés.

3. Réglementations et quotas

La loi d’orientation des mobilités (LOM) impose aux grandes entreprises3 d’intégrer 20 % de véhicules à faibles émissions dans leur flotte dès 2024, avec des objectifs croissants jusqu’à 70 % en 2030 . Cependant, l’absence de sanctions en cas de non-respect limite pour l'instant l’efficacité de cette mesure.

Loi LOM et bornes de recharge

La loi LOM impose que tout parking de 20 places ou plus dispose de 5% minimum de places avec borne de recharge. Pour les constructions de bâtiments neufs, ce sont 20 % des emplacements qui doivent être pré-équipés.

Les leviers pour une transition réussie dans la flotte d'entreprise

1. Les aides financières et incitations fiscales

Le gouvernement propose plusieurs dispositifs pour encourager l’adoption de véhicules électriques :​

  • Pour les particuliers et entrepreneurs indviduels : le bonus écologique jusqu’à 4 000 € pour l’achat d’un véhicule électrique neuf
  • Pour les entreprises : l'exonération de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pour les véhicules électriques. ​Attention, depuis le 1er janvier 2025, les véhicules hybrides ne sont plus exonérés de la taxe annuelle sur les émissions de CO₂.
  • La déduction fiscale de l’amortissement : les entreprises peuvent optimiser leurs charges fiscales grâce au plafond d’amortissement majoré sur les véhicules électriques. 
     

2. Les solutions de financement

La location longue durée (LLD) permet de lisser les coûts et d’accéder à des véhicules récents sans immobiliser de capitaux. Des entreprises comme Greenmove proposent des offres flexibles pour les entreprises.
 

3. Le déploiement d’infrastructures de recharge

Installer des bornes de recharge sur les sites de l’entreprise facilite l’usage des véhicules électriques. Des aides sont disponibles pour financer ces installations, notamment via le programme Advenir.

 

Intégrer des véhicules électriques dans la flotte d’entreprise est non seulement une obligation légale pour certaines entreprises, mais aussi un levier efficace pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Une action à intégrer dans votre stratégie RSE !


1. Carbone 4

2. Ministère de l’Ecologie

3. Cette loi ne concerne que les entreprises de plus de 50 collaborateurs et possédant une flotte supérieure à 100 véhicules dont le poids total autorisé en charge est inférieur à 3,5 tonnes.

4. Ministère de l'Économie.​