ChatGPT, Gemini, Guru,...les plateformes et outils conversationnels s’appuyant sur l’intelligence artificielle sont de plus en plus utilisés par les particuliers, mais aussi en entreprise. Pour le meilleur ou pour le pire ? Faisons le point sur les impacts écologiques de l’IA et sur la meilleure façon de l’utiliser sans trop polluer.
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L'intelligence artificielle (IA) est en train de transformer notre monde à une vitesse vertigineuse. Des assistants vocaux aux voitures autonomes, en passant par les diagnostics médicaux, l'IA est omniprésente. Cette révolution technologique passe aussi par l’usage de plus en plus massif des plateformes IA comme ChatGPT, Guru, Gemini, Mistral… que ce soit dans le cadre privé ou professionnel. En septembre 2024, ChatGPT a dépassé les 3 milliards de visites, moins de 2 ans après son lancement. 300 millions de personnes l’utilisent déjà de façon hebdomadaire1.
Ces outils permettent de répondre à des questions, tenir des conversations, générer du code informatique, écrire, traduire ou synthétiser des textes. Bref, de nous faire gagner du temps. Voilà pour le côté pile. Mais côté face se cache un coût environnemental souvent méconnu. Consommation d’énergie, d’eau, émissions carbone,... quel est le véritable impact écologique de l’IA ? Et quelles sont les solutions que nous avons à notre portée pour le réduire ?
Quel est l’impact écologique de ces nouveaux outils ?
Le développement de l’IA a des conséquences écologiques sur plusieurs plans :
- Entraîner une IA demande de stocker des millions de gigaoctets de données… et donc de bâtir toujours plus de data centers, dont le coût écologique est énorme (artificialisation des sols, risques sur la biodiversité, consommation d’énergie massive,...). Sachant que plus il y a d’utilisateurs de ChatGPT, plus les modèles sont puissants, plus il faut de data centers.
- Pour faire tourner ces centres de données, il faut de l’électricité… beaucoup d’électricité. En 2027, l'IA générative pourrait consommer autant d'électricité que l'Espagne.
- Ces data centers sont principalement implantés aux États-Unis et dans des pays où l’électricité est très carbonée, ce qui signifie que l’énergie utilisée émet massivement des gaz à effet de serre, contribuant au réchauffement climatique.
- Au-delà des émissions de CO2, il y a l’enjeu de l’eau. Les data centers utilisent de l’eau pour éviter la surchauffe. Selon une étude des universités de Riverside au Colorado, l'entraînement de GPT-3 (l’ancien ChatGPT) a nécessité 5,4 millions de litres d'eau. À l’échelle d’un particulier, on parle de 0,5 litre d’eau toutes les 25 à 50 questions.
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Réduire l'empreinte carbone de l'IA : des pistes d'action
À l'échelle collective, plusieurs pistes sont explorées pour réduire l’impact environnemental de l’IA :
- Optimisation des algorithmes : Les chercheurs travaillent à développer des modèles d'IA plus efficaces, nécessitant moins de calculs et moins d'énergie.
- Utilisation de matériel plus économe en énergie : Les puces spécialisées et les systèmes de refroidissement optimisés permettent de réduire la consommation électrique.
- Énergies renouvelables : Alimenter les centres de données avec de l'énergie solaire, éolienne ou hydroélectrique permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Mettre l'intelligence artificielle au service de l'environnement : Paradoxalement, l'IA peut aussi être utilisée pour développer des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique, par exemple pour optimiser la gestion des énergies renouvelables, développer de nouveaux matériaux plus durables, prédire les canicules, repérer les zones à risque d’inondations ou encore guider à distance les pompiers sur le terrain en cas de catastrophes naturelles.
Mais pour le moment, cet outil puissant reste majoritairement utilisé pour des usages “récréatifs”, d’où l’intérêt que chacun(e) de nous s’emploie à avoir un usage raisonné de l’IA.
Une utilisation raisonnée de l’IA
Consulter la météo, résumer un texte, rechercher une date ou une référence qui nous est sortie de la tête… Même s’il est tentant d’utiliser ces nouveaux outils gratuits pour les tâches quotidiennes, dans le cadre professionnel comme personnel, à nous d’en faire un usage réfléchi !
- Avant d’utiliser une IA, toujours se demander si on en a réellement besoin. Est-ce qu’un moteur de recherche standard ne suffirait pas pour répondre à cette question ? L’impact n’est pas le même (voir encadré) donc mieux vaut réserver l’IA pour des tâches à forte valeur ajoutée.
- Choisir le bon outil selon la tâche souhaitée (DALL-E pour créer des images, Synthesia pour des vidéos, ChatGPT ou Mistral pour le textuel...) pour éviter d’avoir un résultat décevant et de générer des émissions pour rien.
- Rédiger un premier prompt complexe plutôt qu’une suite de prompts car chaque échange sollicite les centres de données {le prompt est le nom donné aux requêtes ou questions formulées sur les applis d’IA}.
- Essayer Mistral, fondé par des Français, ou Claude, deux plateformes dont l’impact écologique est réduit par rapport à Chat GPT2.
Recherche Google ou ChatGPT ?
Les personnes les plus à l’aise avec les IA comme Chat GPT sont vite tentées de les utiliser à la place des moteurs de recherche classiques comme Google. Mauvaise idée !
D’abord parce que les résultats de recherche sont globalement moins concluants. Ensuite parce l’utilisation de l’IA a un impact plus important sur l’environnement.
Selon une étude de l’Université d’Harvard : 1 requête ChatGPT émettrait environ 14 g de CO2 équivalent, contre 7g pour une requête sur Google, soit le double
L’entreprise a également un rôle à jouer :
- donner un cadre à l’utilisation des plateformes d’IA dans l’entreprise, notamment pour veiller à la qualité de ce qui est produit ;
- sensibiliser les collaborateurs ;
- les former à un usage raisonné de Chat GPT et autres plateformes.
Enfin, dans le cadre professionnel comme personnel, nous ne devons pas oublier de vérifier les contenus produits par l’IA avant de les utiliser ou partager. L’IA est un outil pour nous aider, pas pour réfléchir à notre place.