En matière d'éco-gestes en entreprise, on parle souvent de trier ses déchets ou d’éteindre la lumière avant de quitter le bureau… mais certaines pratiques à fort impact restent encore peu connues et exploitées par les services RSE. Voici quatre éco‑gestes méconnus mais puissants, à adopter sans attendre.

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Face à l’urgence climatique et aux exigences croissantes (et justifiées) de leurs investisseurs, clients, salariés, partenaires,… les entreprises doivent aller au-delà des engagements symboliques. Si de nombreux gestes écologiques sont déjà intégrés dans les bureaux (tri des papiers, extinction des lumières, limitation des impressions…), d'autres, plus discrets, passent souvent sous le radar alors même qu’ils peuvent générer un fort levier d’impact.
Recycler son matériel informatique, penser au covoiturage pour les trajets professionnels, trier les mégots de cigarette ou encore couper les veilles informatiques… Ces gestes sont parfois perçus comme marginaux ou techniques, mais ils peuvent faire la différence, tant en matière d’empreinte carbone que d’engagement collectif.
Dans cet article, nous vous proposons de (re)découvrir ces gestes, de comprendre pourquoi ils comptent et comment les intégrer facilement à votre stratégie RSE.
1. Prolonger la vie des équipements numériques
Chaque ordinateur ou smartphone acheté pèse lourd sur le plan environnemental. On estime que la fabrication d’un seul ordinateur portable génère environ 156 kg de CO₂e, soit l’équivalent de 1 000 km en voiture. Et c’est justement la fabrication – bien plus que l’usage – qui constitue l’essentiel de son impact : près de 50 % selon la dernière étude ADEME-Arcep.
Allonger la durée de vie du parc informatique, même d’un an, permet donc une réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre de l'entreprise. En effet, utiliser un ordinateur pendant 5 ans au lieu de 2 réduit de près de 70 % son empreinte annuelle.
Pour ce faire, des actions simples peuvent être mises en place :
- Faire un inventaire des matériels réutilisables ;
- Mettre en place une filière interne de réemploi ou un partenariat avec des structures comme AfB, Emmaüs Connect, ou les Ateliers du Bocage ;
- Organiser des campagnes internes de collecte ou de don du matériel inutilisé par vos salariés dans leur vie personnelle.
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2. Encourager le covoiturage pour les déplacements professionnels
Le covoiturage professionnel est encore peu pratiqué : en France, plus de 88 % des trajets professionnels de courte distance sont réalisés en voiture… en solo1. Pourtant, mutualiser les trajets, ne serait-ce qu’une fois par semaine, permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. C'est le cas des trajets pour se rendre à une réunion par exemple, ou une formation. On se retrouve souvent dans une situation où 15 personnes auront pris leur voiture pour aller au même endroit. Mais - plus impactant - ce sont aussi les trajets domicile/travail qu'on peut mutualiser, à condition de mobiliser les collaborateurs et de leur proposer une plateforme efficace. Les outils de mise en relation pour les entreprises se multiplient (Klaxit, BlaBlaLines Pro), mais vous pouvez aussi développer des solutions internes via des messageries ou une charte mobilité. Favoriser ce geste permet aussi recréer du lien entre collègues et valoriser une démarche collective.
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3. Trier les déchets “oubliés” : mégots, DEEE, cartouches…
Le tri des déchets en entreprise ne se limite pas aux poubelles classiques. Certains types de déchets sont rarement pris en charge correctement, alors qu’ils représentent un vrai risque environnemental.
Prenons les mégots : un seul peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Les cartouches d’encre, piles, vieux téléphones, câbles et mobilier usagé contiennent souvent des métaux lourds ou polluants.
Des filières existent pour chaque catégorie : Lemon Tri, Cy-Clope, Recyclum… Certaines proposent même des bornes gratuites à installer en entreprise ou des collectes à la demande. Mettre en place ces filières permet à la fois de limiter les pollutions invisibles et de fédérer les équipes autour d’actions visibles, concrètes et responsabilisantes.
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4. Éteindre vraiment les équipements, pas seulement les mettre en veille
Un PC laissé en veille toute une nuit ou un week-end continue de consommer inutilement de l’énergie. Idem pour les écrans, box, imprimantes, serveurs non utilisés… Selon l’ADEME, 75 % de la consommation électrique des équipements de bureau peut avoir lieu lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
Couper les veilles via des multiprises, programmer des extinctions automatiques pour tout le matériel informatique de l'entreprise, inciter les collaborateurs à débrancher les chargeurs non utilisés… Ces petits gestes peuvent permettre jusqu’à 11 % d’économies d’électricité sur une année.
Bonus : en sensibilisant vos collaborateurs à ce gaspillage invisible, vous leur donnez aussi les clés d’un comportement éco-responsable à la maison.
🔗 Pour aller plus loin : Pollution numérique : les gestes à diffuser au bureau
Le numérique représente aujourd’hui 4,4 % de l’empreinte carbone de la France, soit plus que l’aviation intérieure. En entreprise, il s’agit d’un gisement d’économies encore largement sous-exploité.
Les gestes évoqués ici ne sont pas anecdotiques : ils peuvent transformer une politique RSE en action concrète, visible, crédible – tout en engageant les salariés autour de démarches à la fois simples et efficaces.